vendredi 8 février 2008

ALHUCEMAS


A quelques encablures du port, le penon de Alhucemas se dresse comme un défi avec son drapeau espagnol claquant au vent. Il signe ainsi l'histoire du lieu. Une histoire récente puisque Al Hociema, campée au sommet d' une falaise dominant de la mer de quelque 70 m , ne fut fondée par les Espagnols sous le nom de la Villa Sanjurjo qu 'en 1926. Pas de trésor architectural donc. Mais en revanche , les plages ,criques , calanques et promontoires des alentours vous retiendront sans peine : ils forment l ' un des plus beaux ensembles naturel de la cote méditerranéenne du maroc. Entièrement dévolu aux plaisirs de la mer, Al Hoceima vit au rythme des saisons .L'été passé, hôtels et restaurant ferment leur porte, et Al Hociema s 'endort jusqu'au printemps suivant.
Anglais , français ...Avant même que la ville existât , ce sont les îles au large de Al Hociema qui attirent , des les XVII ème siècle, l' attention des navigateurs européens .Lors du déclin de la dynastie saadienne, le vice amiral Law son envisagera en effet d ' y créer un poste ( 1661). reprenant un projet de Mazarin , Colbert décida de devancer les Anglais ou , à défaut , d' inciter les Espagnols à s' y installer leur place... Apres une reconnaissance de l' archipel par le duc beaufort, les frères Fréjus, commençant Marseillais , demandèrent au roi l' autorisation de s 'établir dans les îles Albouzemes, avec privilège exclusif du trafic commercial. Roland Fréjus y débarquera en 1966 ; mais son entrevue avec Moulay er Rachid n' ayant pas donner les résultats escomptés , la société commerciale crée à cet effet fut dissoute. ...ou Espagnols? L' Espagne , qui avant protesté contre l' installation des Francais en vertu d'une concession qui lui avait été accordée en 1660 par le chérif saadien, s'y installa à son tour en 1973. L' hostilité des Rifains l' empêcha néanmoins de profiter pleinement de cette intéressante position stratégique et commerciales. Abd el Krim en prit même possession lors de la guerre du rif, mais les îles demeurèrent espagnoles : elles le sont encore , ce qui en interdit tout accès depuis la cote marocaine.
la ville moderne , qui ne compte aucun monument ni bâtiment particulièrement intéressant , s'anime tout particulièrement à l'occasion du souk, le mardi .En descendant l'avenue Mohammed V , on remarquera cependant , juste à la hauteur de la place, la résidence du gouverneur , entourée de jardins. Sur la droite une route descend vers le port en longeant une plage bordée par l' hôtel Quemado.
Le port , encastré entre une falaise et un rocher,abrite des dizaines de chalutiers et un petit chantier naval. Malgré les difficultés de la pêche en Méditerranée, il demeure actif. Curieusement, des bars à marins y côtoient une mosquée.
En suivant vers l'ouest. la route côtières sur 2 ou 3 Km, on pourrait s'arrêter sur l' une des criques ou plages de sable et apercevoir une maison en ruine construite sur un rocher au milieu de l'océan.
Mais on préféra quitter la ville vers l 'este pour se rendre à la très belle plage de Asfiha ( 4 Km ) , et découvrir le Penon de Alhucemas. construit face au village du club méditerranée, l'îlot espagnol (pas d'accès) abrite une église,quelque maisons une garnison et une prison. On imagine les difficultés de ravitaillement, et ce que le droit de visite peut y signifier

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